1. Définition de l’ostéopathie
L’ostéopathie est une approche thérapeutique manuelle et holistique, fondée à la fin du XIXᵉ siècle par Andrew Taylor Still. Elle repose sur le principe selon lequel le corps est une unité fonctionnelle, et que la structure (squelette, muscles, organes, fascias) et la fonction (physiologie) sont interreliées.
- Objectif : restaurer l’équilibre corporel et favoriser l’autoguérison grâce à des techniques manuelles ciblées (articulaires, myofasciales, viscérales, crâniennes…).
2. Définition de l’ostéoporose
L’ostéoporose est une pathologie osseuse caractérisée par :
- Une diminution de la densité minérale osseuse (DMO)
- Une altération de la microarchitecture de l’os
Ces deux facteurs augmentent significativement le risque de fractures (poignet, vertèbres, col du fémur, etc.). L’ostéoporose touche principalement les femmes après la ménopause, mais aussi les hommes à un âge plus avancé ou dans des situations particulières (carences, sédentarité, certaines pathologies, etc.).
3. Bienfaits de l’ostéopathie chez les personnes atteintes d’ostéoporose
Bien que l’ostéopathie ne puisse pas guérir l’ostéoporose (la perte de masse osseuse est un phénomène physiologique ou pathologique spécifique), elle peut apporter un soutien complémentaire en :
- Soulageant certaines douleurs associées
- Douleurs dorsales, cervicales ou lombaires liées à des tensions musculaires ou des compressions vertébrales.
- Douleurs dues à des postures de compensation et à la raideur articulaire.
- Améliorant la mobilité et la posture
- En travaillant sur l’équilibre des axes corporels, sur la souplesse articulaire, et en favorisant une meilleure répartition des pressions sur la colonne vertébrale.
- En réduisant les tensions musculaires qui peuvent accentuer les contraintes sur l’os fragilisé.
- Favorisant la circulation et le bien-être global
- Un meilleur retour veineux et une bonne vascularisation des tissus sont bénéfiques pour la santé globale.
- La détente musculaire et fasciale peut contribuer à réduire les sensations de raideur et le stress.
- Accompagnement préventif et éducatif
- Conseils d’hygiène de vie (activité physique adaptée, ergonomie au quotidien).
- Prévention des chutes par l’amélioration de l’équilibre et de la proprioception.
4. Traitements et techniques utilisées
Chez une personne atteinte d’ostéoporose, l’ostéopathe adapte soigneusement ses techniques afin de minimiser les contraintes sur les os fragilisés. On privilégie souvent :
- Techniques douces et indirectes
- Mobilisations articulaires passives à faible amplitude et sans « craquement » brusque.
- Techniques fasciales (libération des fascias et tissus conjonctifs) pour diminuer les tensions.
- Techniques myotensives ou d’énergie musculaire (contractions légères, étirements progressifs) afin de soulager les muscles et libérer les articulations.
- Techniques crânio-sacrées
- Travaux subtils sur le crâne, le sacrum et la colonne vertébrale pour harmoniser le système cranio-sacré et le système nerveux autonome.
- Vise à réduire les tensions dans la région dorsale et cervicale, souvent source de douleurs ou de postures de compensation.
- Conseils et rééducation posturale
- L’ostéopathe peut proposer des exercices d’assouplissement et de renforcement musculaire doux.
- Des recommandations sur la façon de se tenir, de se déplacer et de réaliser les gestes du quotidien pour prévenir les chutes et limiter les contraintes sur la colonne.
5. Indications pour consulter un ostéopathe en cas d’ostéoporose
- Douleurs chroniques : lombaires, dorsales ou cervicales, souvent liées à l’arthrose associée ou à des postures antalgiques (mauvaises positions pour compenser la douleur).
- Raideurs articulaires : perte de souplesse, gêne dans les mouvements quotidiens.
- Prévention et entretien : amélioration de la posture générale, réduction des tensions musculaires et des risques de chute.
- Soutien global : accompagnement complémentaire à un suivi médical et/ou kinésithérapique (ou d’autres pratiques) pour optimiser la qualité de vie.
6. Contre-indications et précautions
Avec l’ostéoporose, il est primordial de différencier :
- Ostéopénie ou ostéoporose légère : les techniques ostéopathiques douces peuvent être pratiquées sans risque majeur, après un bilan médical.
- Ostéoporose sévère ou fractures récentes : la prudence est essentielle. Certaines techniques de manipulation (thrusts à haute vélocité, par exemple) peuvent être formellement contre-indiquées.
Contre-indications absolues ou précautions fortes
- Fractures vertébrales récentes ou suspicion de fracture : l’ostéopathie est contre-indiquée tant que l’os n’est pas stabilisé et consolidé.
- Douleurs aigües d’origine non élucidée : un diagnostic médical est indispensable pour écarter toute complication (fracture, tumeur osseuse, métastases, etc.).
- Ostéoporose très avancée avec risque de fracture élevé : l’ostéopathe doit utiliser exclusivement des techniques douces, voire renoncer à manipuler certaines zones (en accord avec le médecin traitant).
- Prise de traitements spécifiques (corticoïdes, bisphosphonates, etc.) : informer l’ostéopathe pour qu’il adapte son approche.
La collaboration interdisciplinaire (médecin traitant, rhumatologue, kinésithérapeute, ostéopathe) est cruciale pour la sécurité du patient ostéoporotique.
7. Conclusion
- L’ostéoporose est une maladie osseuse qui fragilise considérablement le squelette et augmente le risque de fractures.
- L’ostéopathie, utilisée de manière douce et adaptée, peut constituer un accompagnement complémentaire pour soulager les douleurs, améliorer la posture, et encourager une meilleure qualité de vie.
- Il est cependant essentiel de consulter un médecin (généraliste, rhumatologue) pour établir un diagnostic clair, surveiller l’évolution de la densité osseuse et s’assurer qu’il n’existe pas de contre-indications spécifiques.
- Les techniques ostéopathiques doivent être adaptées à chaque patient, en tenant compte du niveau d’ostéoporose et de l’état général de la personne (antécédents de fractures, traitements en cours, etc.).
En somme, lorsqu’elle est intégrée à une prise en charge globale (médicale, kinésithérapique, hygiène de vie), l’ostéopathie peut contribuer à soulager les inconforts musculosquelettiques liés à l’ostéoporose, à améliorer la mobilité et à réduire les tensions qui accentuent la douleur ou la raideur articulaire.